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Enzo Honoré

Tout plaquer et partir à l’autre bout du monde

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Gérald Faure : Bonjour Enzo, peux-tu te présenter ?

Enzo Honoré : Bien sûr Gérald ! Je suis Enzo Honoré et je suis entrepreneur sur le web depuis 2016. Ancien commercial dans le milieu du Web, j’ai réussi comme cela, à resquiller un peu ma place. Technico-commerciale, on vendait des sites Internet et des applications mobiles. J’ai vu plein de gens sur Internet, sur des plages, gagner de l’argent sur Internet sans travailler tous les jours. Je me suis dit « trop cool, moi aussi j’en veux ! ». À ce moment-là j’en parle à mon boss, je lui ai dit : « ce serait super cool qu’on en fasse autant ! ». On avait beaucoup de clients dans l’agence Web qui avaient du e-commerce, avec du business, qui marchait bien.

Je me suis dit est-ce qu’on ne pourrait pas être de l’autre côté de la table, pour une fois, monter des projets et qui génèrent de l’argent et qui nous permettent aussi d’être un peu libres ? Parce que l’année où je gagne le plus d’argent en tant que salarié, en 2015, j’ai envie de partir faire noël avec ma famille, et je me rends compte que je ne peux pas, parce que si je pars avec mes clients, quand je reviens, le boulot n’a pas avancé, et j’étais déjà bien en retard sur les projets … le deal classique quand tu es en agence.

Je lui ai dit : c’est la prison ! Il faut faire autre chose, mais on n’arrivera jamais à faire autre chose, car comme l’agence, c’était la vache à lait, tu as du mal à couper cela pour commencer à faire autre chose en parallèle.

Nous allons décider d’un commun accord, en août de l’année d’après, de nous séparer avec un objectif: que je développe les business en ligne et que je lui rapporte tout ce que j’apprends sur le chemin.

Je vais me lancer, je ne vais surtout pas faire ce qu’on avait dit (rire) ! Mais en tout cas, je vais me lancer. Je vais prendre mon sac à dos, je vais partir en voyage, et je vais essayer de lancer une entreprise d’entrepreneuriat, et une activité de vente de produits. C’est la vente de produits qui a bien marché pour moi, qui m’aura vraiment permis d’avoir mon indépendance, ma liberté. J’ai filmé mis tout sur YouTube. Je suis allé à la rencontre de plus de 200 personnes qui avaient de l’influence, ou pas, mais qui avaient réalisé des choses incroyables, super sexy. J’ai fait avec elles des interviews, j’ai partagé tout ça sur Internet. C’était un voyage génial ! Et aujourd’hui je te dirais que je suis e-commerçant. Je gère une flotte et un parc de sites e-commerce et j’ai développé des classes en ligne, des mastermind en ligne, des communautés avec lesquelles ont fait la fête, on se développe, on s’instruit, et on s’amuse bien, voilà.

Gérald Faure : Pourquoi parles-tu de e-commerce en premier quand tu te présentes ? Parce que c’est cela qui te rapporte le plus, ce que tu aimes le plus, qui te prend le plus de temps ?

Enzo Honoré : Oui, ce qui rémunère le plus aujourd’hui, c’est surtout que pour une timeline pour les gens qui me découvrent, c’est ce qui a été l’élément déclencheur pour moi. Ça a été l’élément déclencheur sur mon parcours qui m’a permis d’avoir une liberté, de gagner plus d’argent que je n’aurais jamais pu imaginer, que je n’aurais jamais cru possible dans ma vie. Le e-commerce m’a amené au développement personnel et au coaching, qui a complètement transformé ma vie. Mais effectivement, je suis arrivé par la voie du e-commerce. Aujourd’hui, à travers les clubs, les communautés qu’on a créées, beaucoup de coaching, du développement personnel et du coaching business. On accompagne des entrepreneurs à avoir eux aussi une activité pour qu’ils deviennent libres, qu’ils gagnent de l’argent et qu’ils « kiffent » la vie !

Gérald Faure : Tes clients ne sont pas tous e-commerçants ? Ce n’est peut-être même pas la majorité de ce que tu accompagnes ?

Enzo Honoré : Oui, je dirai que c’est un bon 50/50 aujourd’hui. On a deux grandes typologies de clients : des e-commerçants et l’autre catégorie sont des gens vendeurs de formations en ligne, coach, prestataire de services. Ce sont les deux grandes casquettes. Ce sont des gens qui ont déjà des activités qui tournent en général. Il y a une troisième catégorie : le troisième profil de personnes, ce sont des gens qui cherchent à démarrer, qui cherchent à se lancer et qui rentrent dans la communauté et qui trouvent des gens avec qui travailler, avec lesquels parler, avec lesquels partager les problèmes du quotidien et les inquiétudes. Ils viennent se développer en termes de développement personnel et en termes de stratégie business pour faire évoluer leur business. Voilà les grands profils avec lesquels je travaille aujourd’hui.

Gérald Faure : Je reviens sur ton tour du monde… Cette volonté de partir de ta région natale : il y a une histoire derrière ça, comment tu en es arrivé à vouloir partir ?

Enzo Honoré : Oui, il y a une énorme histoire… Moi je viens de Douchy-les-Mines, à côté de Denain dans le nord de la France. Une région qui est pas mal stéréotypée, pour tous les stéréotypes qu’on connaît sur les gens du Nord. Mais en effet, une région avec des gens sympas avec lesquels on fait beaucoup la fête. J’ai appris à boire très tôt, c’est une évidence (rire). Mais une région avec son lot de croyances et de limites. On en parlait avec un ami la dernière fois, je lui disais : « est-ce que tu penses que parce le Nord est une région qui a été marquée par une histoire qui est de travailler dans la mine, dans l’industrie, est-ce que tu penses que de manière générationnelle, cela a impacté toute cette croyance que le travail peut-être dure et que gagner de l’argent c’est dur ? Je suis assez persuadé que oui, parce que si ce n’est pas génétique ? Les croyances inter-générations sont partout partagées, c’est un environnement. C’est-à-dire que quand j’ai mon premier CDI avec une voiture de fonction à 21 ans et que je gagne 2000 € par mois, tout le monde me dit tu es set-up for Life frérot ! Va t’acheter un petit plein pied et avec un peu de chance, tu auras un appartement à la mer ! J’étais au max du quartier !  Alors que pour moi, c’était le premier pas dans une vie que je ne comprenais même pas encore ! Oui, il y a eu beaucoup de choses et puis il y avait aussi le grand froid, nous allions à l’école à pied, je courais parce que j’étais toujours en retard parce que je n’avais pas envie d’y aller, je courais pour aller prendre le bus, j’ai transpiré, il fait froid, il fait noir il est 7h du matin il fait nuit, et tu rentres chez toi le soir et il fait nuit…

Gérald Faure : Qu’est-ce qui a fait que tu n’as pas accepté cette norme ?

Enzo Honoré : J’ai ressenti beaucoup de frustration chez mes parents. Mon père est le genre de mec qui s’est développé autour des personnes, qui aidait beaucoup de gens à se développer, qui avait beaucoup de projets, qui a bossé en parallèle de son travail, autour des gens. Et d’autres gens ont construit des trucs avec l’énergie que mon père avait. Il était toujours dans l’attente, mais il n’a jamais osé faire le pas. J’ai vu beaucoup de frustration chez lui, de ne pas avoir entrepris plus tôt. Et un des cas de figure qui représente beaucoup ma mère, c’est déjà 30 ans le même boulot, qui est à cinq minutes de la maison, qui est à cinq minutes de la maison de mes grands-parents (rire)… Je me souviens quand j’étais gosse, je devais avoir 10 ans grand max…mon père part dans un délire où on va acheter une deuxième maison. La première maison, on va mettre des locataires et la maison va se payer toute seule. Ma mère terrorisait a dit non ! Et on ne l’a pas fait. Un ou deux ans plus tôt, il n’y avait que des baraques à frites autour de chez moi, il n’y avait pas de pizzeria. Ma mère adorait faire à manger, elle adorait faire des repas italiens (mes grands-parents sont italiens et ont immigré dans les années 60), nous avons cette culture de la « bouffe » italienne. Ma mère dit : on va lancer un truc italien, on va faire des lasagnes, les tortellinis… ma mère le faisait déjà pour toute la rue gratuitement, elle se dit on va monétiser. Et elle ne l’a jamais fait. Son cousin l’a fait un an après et aujourd’hui ils ont le restaurant qui fait vivre une famille de cinq personnes, plus un food-trucks en parallèle. J’ai vraiment ressenti chez mes parents une espèce de frustration de ne pas s’être réalisés, et voilà. Moi je les ai vus à 50 ans, mon père a perdu son travail…qu’est-ce que tu as accumulé toute ta vie ? Une maison qui vaut 100 000 euros à Douchy-les-Mines, et 100 000 euros sur une assurance vie ! Et je ne suis pas à plaindre, c’est-à-dire qu’il y a des gens qui ont beaucoup moins ! Des gens qui n’ont même pas de maison, qui n’ont pas d’argent de côté. Mon père s’est levé toute sa vie à 4h pour faire les postes, les après-midis, les trucs, les machins… Ma mère a travaillé très dur parce que je la voyais partir m’amener le matin à l’école et le soir elle rentrait à 20h en général, elle avait deux ou trois heures de coupure, mais elle bossait full Day ! Pour faire quoi, au final ? Et moi je me suis dit, je ne veux pas de cette vie ! Moi je veux tout ! Je veux le beurre, l’argent du beurre, la crémière, je veux tout !

Gérald Faure : Et dans ton voyage initiatique, en storytelling on parle de ça comme ça, qu’est ce qui t’a fait sortir le plus du paradigme, de ce qui t’était imposé ou est-ce que quand tu es parti tu avais déjà fait un début de voyage ? Le principal c’était de partir ou est-ce que vraiment tu as eu des étapes ?

Enzo Honoré : Non, je pense que tu pars sur un coup de tête, en essayant d’imiter d’autres gens que tu trouves cool. Avec un rêve dans la tête de liberté et cette vie du mec blond, hyper beau gosse, les cheveux demi-longs, en Australie, avec son van, super beau gosse qui va trouver une gonzesse incroyable, que chez nous, les Pokémons comme ça ils ne poussent pas tu vois (rire) ! C’est une espèce de stéréotype, que tu as dans la tête, mais je pense que quand tu pars, tu te rends compte de tout ça. De la dure réalité du voyage solitaire. C’est dur, tu ne te sens seul, pas aimé, tu te sens perdu. Tu ne sais plus ce que tu veux, etc. Toutes les galères du quotidien à gérer et la beauté aussi de tous ce moment-là et la rétrospection, le plan personnel qui est bien, les vrais questionnements sur la vie. Des rencontres d’une soirée que tu as l’impression que c’est une rencontre d’une vie, les moments de passion, les moments de sexe, aussi, avec les femmes que tu rencontres sur le chemin, il y a des moments d’amitié, il y a des moments de connexion avec la nature, de découverte d’un autre monde. Dans un monde, où il y a peut-être plus besoin de courir aussi vite qu’avant, dans un monde où tu redéfinis les codes de l’amour, de la beauté, de l’amitié du travail. Qu’est-ce que c’est que de travailler ? C’est un paradis complètement différent quand tu restes trois mois à Bali. On t’explique ce que c’est que le bonheur, la religion, le travail, l’argent… Parce que ces gens-là ont une vision du monde qui est complètement différente de la nôtre et qui peut choquer. Cela peut paraître étrange, mais au final quand tu les écoutes, quand tu les regardes, quand tu les analyses … tu te dis « tiens peut-être qu’il y a des trucs qui pourrait être intéressant dans ma vie ? » Parce que le paradoxe était le suivant, mais je n’avais pas envie d’être malheureux, je n’avais pas envie d’une vie de galère pour une retraite de misère… J’ai essayé un peu d’aller chercher chez les autres, les clés d’une vie qui marche. Je ne sais pas vous, vous allez me le dire, mais on a tous dans notre famille, un couple au mariage, aux communions, ce sont des « Rock stars ». Ce sont des gens beaux, ils sont amoureux, ils dansent avec passion même encore à 45 ans, ils sont tout le temps en train de se marrer (bon, ce sont souvent des couples qui en général, divorcent quelques années plus tard), mais dans le stéréotype, tu vois dans la beauté de la chose. Moi c’est : « comment vous faites ? ». J’ai envie de créer cette passion, cette intensité, cet amour, cette beauté dans la relation. Je dis comment on fait ? J’ai un peu mis ça dans tous les domaines de ma vie. J’ai rencontré dans ma vie beaucoup de mentors et des gens qui m’ont transmis des choses géniales. Et tu en fais partie notamment, donc c’est un plaisir d’échanger aujourd’hui. Tu te construis, petit à petit, en faisant ton chemin.

Un moment qui me vient là, assez marquant, tellement inutile et futile, mais qui moi m’a marqué… Je suis à Bangkok, je reviens du nord de la Thaïlande, je repasse à Bangkok, je dois prendre un bus qui me ramène sur les îles, tu voyages avec très peu d’argent, il n’y a que ton laptop sur toi qui a de la valeur… je rate le bus et il y a une voiture qui est à deux doigts de m’envoler… là, j’ai une espèce de flash et je comprends pour la 1re fois depuis que je suis parti que je suis à l’autre bout du monde, je suis tout seul et je me suis demandé : si je me fais écraser et que je mourrais, dans combien de temps mes parents le sauraient ?  C’est là que j’ai pris conscience que papa et maman ne sont plus là. Ils ne vont pas venir te donner à manger. Le monde c’est ça, c’est maintenant ! Dans toute sa beauté comme dans toute sa violence, qu’est-ce que toi tu vas en faire ? Alors, je te dis ça, j’ai digéré un petit peu avec les années, mais en tout cas, j’ai vraiment vécu ce moment où tu es tout seul, si tu meurs maintenant dans combien de temps tes parents seront au courant. Donc il faut que tu prennes soin de toi, il faut que tu t’occupes de toi, il n’y a personne qui va le faire à ta place !

Gérald Faure : Par rapport à ce voyage, est-ce que tu as eu besoin de ces moments de solitude pour pouvoir te connecter, commencer à t’intéresser à tes rêves personnels ? Et vis-à-vis de ta productivité de boulot, est-ce que justement, si tu étais dans un bureau de 8h à 18h est-ce que tu aurais produit différemment ? Est-ce que tu aurais développé tes business différemment ?

Enzo Honoré : Oh oui, c’est sûr ! Je ne sais pas si c’est en bien ou en mal, mais oui, c’est sûr ! J’étais déjà dans le développement personnel, mais c’était très limité. C’étaient quelques bouquins, des choses que je trouvais cool, des bons préceptes qui nous donnaient bonne conscience, mais mis à part ça c’est tout. Et typiquement, faire un voyage en solitaire c’est une mise en application concrète de tous les conseils, de tous les bons sermons du développement personnel. C’est vivre un truc qui va te sortir de ta zone de confort, qui ne va pas te plaire tout le temps. C’est pratiquement l’histoire de la vie. C’est-à-dire toi, dans ta tête, tu as une perception d’un truc qui va être génial, incroyable, une aventure magnifique tous les jours, dans laquelle tu vas te sentir libre et faire des mémories d’influenceuses Instagram. La réalité des choses : tu arrives, il pleut, il y a un bus qui passe et qui t’envoie une vague de merde dans la tête, tu avais un booking, ton booking n’est pas pris, le mec ne parle pas la langue, et tu as envie de manger, tu manges un truc trop épicé, et tu es malade pendant trois jours, tu as mal au ventre, tu ne comprends rien (rire). L’idée du voyage c’est ça ! C’est un beau pied de nez à la vie parce que c’est ce truc de la perception face à la réalité et en même temps c’est magnifique. Le bonheur, il va se chercher dans ce que tu vis au quotidien, et ce en quoi tu as envie d’être focus.

Effectivement, moi je n’étais jamais resté tout seul. Je suis quelqu’un de nature très sociable, j’avais beaucoup d’amis autour de moi. Tous les week-ends on était de sortie, j’avais souvent des gens à la maison, j’ai l’alcool festif, j’ai l’alcool facile et on fait la fête. Donc effectivement, quand tu te retrouves tout seul à 19h dans ta chambre d’hôtel que tu n’as rien à faire et bien tu dors ! Tu étudies un peu, et tu dors ! Et tu penses. J’étais dans un moment où j’ai quitté mon job où je gagnais 3000, 4000, 5000 € par mois, pour créer une entreprise, qui faisait zéro euro et du coup tu te remet en question. Tu essayes de comprendre un peu ce que tu veux, où tu vas, ce qui est important, ce que tu as envie de définir ou pas, tes proches te manquent, en même temps, ce que tu es en train de vivre, c’est incroyable ! C’est tout se mélange là, de commencer à se poser des questions et justement commencer un peu à rentrer en méditation. Après je pense que j’ai eu des phases…typiquement 2017… octobre novembre décembre : je suis en mode « Machine enculée », je vis à côté du Coworking, je me lève à 5h ou 6h, j’arrive au Coworking, je mange au Subway le même repas tous les midis, j’y retourne, je sors du Coworking à 22h et bim !J’ai des plans et on enquille. Je sais où je vais. Et il y a des moments où, comme tu n’es pas drivé, parce qu’il n’y a pas l’énergie du groupe, parce qu’il n’y a pas la vision, c’est toi qui poses tes objectifs. Puis quand tu es un peu perché, à moitié perdu, tu ne sais pas ce que tu produis, ou tu vas. Il n’y a personne derrière toi pour te dire quoi que ce soit. Tu flânes un peu et tu n’en fais pas beaucoup. Je pense que c’est hyper important d’avoir un milieu personnel. De faire un jour un voyage solitaire, ne serait-ce que pour se confronter à la réalité à la perception du rêve que l’on a fait. Pour expérimenter un vrai moment individuel de liberté, une fois dans sa vie. Vivre des émotions intenses et des souvenirs mémorables, et en même temps pour se trouver personnellement, professionnellement et définir le cap.

Gérald Faure : Quand tu as fait ta 1re vente e-commerce, tu étais là-bas, tu étais sur place ?

Enzo Honoré : Exactement. Le même jour, « le bateau pirate » et « braceletbouddha.fr ». Le bateau pirate, c’était finalement en espèce d’accompagnement comme je peux le faire aujourd’hui. C’était, on se rassemble pour développer ensemble notre business en ligne et moi j’allais y apporter l’énergie, le Networking et en même temps, tous les conseils en commerce marketing que j’avais déjà accumulé avec les années d’expérience. Ça s’appelait bateau pirate et j’ai vendu environ 150€ pour trois mois d’accompagnement, quelque chose comme ça. Et je lance ça, en novembre ou décembre 2016, juste avant de partir en Thaïlande. Aux alentours d’octobre, je découvre Sébastien Cerise avec Laurent Cheneau sur un webinaire, qui parlent de « magic buisiness », et qui parle de « drop shipping ».  Moi j’avais des clients e-commerce, qui faisaient des millions d’euros, comme Inderwear, par exemple. Le mec avait ses propres studios dans des bureaux à Paris… il faisait des shooting photos là-bas… Il avait la logistique à la cave, avec des scanners, avec des centaines de milliers d’euros de stock, c’était énorme ! Et moi je me disais, ce n’est pas possible, sans argent, tu ne peux pas faire de e-commerce ! J’avais déjà fait de l’e-com, j’avais créé mon 1er site quand j’avais 18 ans où je revendais des cartes Magic, des cartes de jeux de collectionneurs. On était déjà dans la niche parce que je vendais des cartes qui n’étaient que japonaises, j’ai acheté au Japon, je revendais au Japon, je faisais revenir, etc. On a fait des stocks, après j’ai arrêté parce que c’était un travail de titan par rapport à la marge très aléatoire qu’on pouvait faire et puis pas très sérieux dans tous les cas.

Mais j’avais déjà ce côté commerce, d’achat-revente, le bon coin, j’étais un genre de dealer du coin. Mais là, c’était un autre niveau les commerces qui nous étaient proposés. Lui me dit : « ah, mais pas de problème, tu fais une capture d’écran que tu mets sur Ali exprès, tu le mets sur ton site, tu envoies une publicité, et tu fais de l’argent ». Je me suis dit que c’était impossible. J’avais deux écrans, j’ouvre Shopify, que je ne connaissais pas non plus à l’époque, parce que travailler sur WordPress, sur Magento, sur Prestashop. Shopify : je crée mon site en quelques minutes. Je mets deux photos et on y va, voilà je lance braceletboudha.fr. Et je vais vendre des bracelets. Pourquoi bracelet Bouddha ? Tout simplement parce que dans le Webinaire, il parle de ça. Du coup, je ne réfléchis pas, je m’en vais ! Je pars en Thaïlande, super pour le Story-Telling ! Je suis en Thaïlande, sur les marchés, je trouve des produits, on va essayer de vendre ça … Mon 1er bracelet je le vends à Gaston Hakim Lastes et Thomas Routier je crois (rire). Sur Facebook, je fais un post : « je viens de lancer ma boutique, je suis en Thaïlande, je vends des bracelets ». Bon en gros je les achetais 5 euros, je les revendais 15.  On n’a assassiné personne.

Gérald Faure : Mais tu es allé les chercher tes ventes !

Enzo Honoré : Oui, je suis allé les chercher, j’avais peur, je ne savais pas vraiment comment ça marchait, je n’avais jamais mis de l’argent en ads, sur mes propres budgets. En agence on n’était pas très bon à l’époque, parce qu’aujourd’hui on fait de l’e-coms, on est bien meilleur qu’à l’époque, mais avant on n’était pas très bon. On était plutôt une agence de technico-commercial qu’une agence de marketeurs. Je n’avais pas un gros badgrams en ads. Je l’ai fait en proche sur Messenger. C’est ce que je dis aujourd’hui dans mes formations, si tu crées une boutique de e-commerce, mais que tu ne sois pas capable de vendre à cinq personnes dans ton entourage proche ou dans un niveau N+1 ton produit, n’envoie même pas de la pub dessus ! Si tu n’es pas capable de vendre à 30 ou 40 personnes autour de toi, comment veux- tu qu’un million de personnes derrière l’achètent ? Ce n’est pas possible. C’est toujours quelque chose que je garde, même si ça se perd beaucoup.

Gérald Faure : Et tes premiers mille euros par jour, c’est arrivé à quel moment ? Parce que cette étape-là est quand même hyper importante !

Enzo Honoré : Vente de formation. Pour le coup, on bascule de business. Le premier 1000 € par jour de vente, c’est poker-gagnant.fr.

Mon problème c’est ça, mon problème et ma force ! J’ai toujours voulu tout faire. J’ai toujours touché à tout. Quand j’étais salarié ou commercial en agence par exemple à Paris, le boss avec lequel je bossais à l’époque, Nico, monte une agence d’immobilier, je me lance avec lui, je deviens vendeur dans l’immobilier. Je faisais des visites, j’ai regardé sur M6 le mec et je faisais pareil. Stéphane Plazza. Je reprenais les punch line et je faisais des visites : « Alors madame, vous voulez vendre votre appartement ? » (Rire). Et on a fait des ventes. J’ai vendu mon premier appart’. J’ai toujours été comme ça, multi casquettes à faire plein de trucs, à découvrir plein de choses, effectivement, j’ai besoin d’émulation. J’ai fait la même chose dans le business en ligne. Au début, j’ai continué à faire la casquette d’agence où je trouvais des projets de gens autour de moi et puis je le faisais réaliser à l’agence, ou je le faisais réaliser auprès de freelance, qui était mes potes de l’école d’ingénieur et qui me faisait du coup les sites. Moi derrière ça me permettait de gagner un petit peu ma vie avec ça. Avant vraiment, que le business en ligne commence comme on l’entend, c’est-à-dire d’avoir des trucs, tu dors et pendant que tu dors, se mettent vraiment à marcher. Cela m’a pris du temps, je dirais six à huit mois de branlette, ou rien ne fonctionne, avant d’avoir vraiment un truc qui commence à marcher. Et du coup les premiers 1000 € par jour, c’est poker-gagnant.fr. C’est quoi ? C’est que quand je commence à me lancer dans le marketing en ligne, je fais une grosse vente, très vite à un très gros client de l’agence, ou je prends ma première formation en ligne pour vendre des formations en ligne, à 8000 € ou 9000 €. Le projet part de là. Je dis à Nico, si j’ai réussi à vendre à un client un truc à 8000 €, je peux bien vendre des trucs sur Internet, ça va le faire. Finalement ça ne s’est jamais passé aussi bien que ça, mais le plan était là. Je pars de là et je me rends bien compte qu’en voulant développer une image sur Enzo Honoré, en vendant de la formation en ligne, ça ne marche pas en fait. Tout ce que j’essaye, toutes les méthodes de marketing, de techniques de vente, ça ne marche pas. Je comprends que c’est l’autorité. C’est-à-dire qu’à un moment je vais lancer un projet sur le crédit, ne me demandez pas pourquoi… j’ai rencontré un gars qui rencontrait un gars qui m’a donné trop de bière… J’ai organisé un script de vente et le lendemain on commençait à vendre des trucs. Là, par le biais d’autorité, il était fort. Il était différent, il était bien organisé et du coup ça a marché ! Je me dis que le problème c’est que Enzo Honoré n’est personne. Je suis incapable déjà moi-même de me vendre. Je vais alors vendre des gars qui sont déjà connus. Ça va être beaucoup plus facile ! Je rencontre quelqu’un dans le milieu du thé, un passionné du thé. Je démarche une autre personne dans la musique, et je démarche dans le poker. Parce que je suis un passionné de poker, avec mes copains d’enfance, de mon bled, ils ont monté une association en France, des petits clubs de poker comme un club de foot, mais des clubs de poker. On joue au poker plusieurs fois par semaine, je suis vraiment addict à ça, j’adore ça. Autant pour la vision sportive que pour la vision argent et je suis à fond là-dedans. Et je me dis, il y a un énorme marché. Et je lance poker-gagnant.fr. Un site de formation en ligne de poker. En parallèle de ça, je lance poker-de-Nîmes.fr. C’est un site de vente d’articles de poker sur Internet et je lance ma première marque textile qui s’appelle : « Je ne peux pas j’ai Poker ». L’idée c’était : tu acquiers un lead et le gars, tu lui vends tout. Et tu peux monter sur tes CPA, parce qu’on peut se gaver dans tous les cas. Et ma stratégie est double. C’était de rentrer dans les clubs de poker qui ont des problèmes en termes de trésorerie, car comme tous les clubs, ce qui les fait tourner, c’est la buvette ! Et moi j’allais arriver en disant : les 6000 e-mails que tu as collectés de joueurs actifs, ça, je peux te faire gagner beaucoup d’argent sur la liste d’e-mails. Et je vais te générer un revenu mensuel qui va te permettre d’organiser plus de tournois, de mettre bien tes adhérents, et du coup le business model, il avait tout ! Les mecs étaient heureux de me donner des listes d’e-mail de 10 000 personnes, hyper qualifiées, fraîches, qui répondaient à leurs e-mails parce qu’eux, attendaient la réponse de l’inscription du tournoi, et moi, j’avais 10 000 prospects qualifiés sans rien faire, qui, quand j’allais leur dire « est-ce que tu veux jouer plus souvent au poker », avec l’autorité d’un joueur professionnel qui s’appelait Steven Moreau à l’époque, ça allait faire banco ! Ça n’a pas raté !

Je vais le lancer avec Fabien Perrot, un coach assez connu dans le milieu des clubs. Il avait déjà une activité en parallèle de coaching et je pense qu’au début, il était assez réticent en pensant que je n’étais pas assez mûr. Moi je partage en toute transparence que je n’y connais rien, que j’ai vu tout ça, que je peux recopier tout le modèle et que j’ai besoin de quelqu’un avec qui le lancer. On est dans un tournoi vacances poker en Espagne, il y a Steven Moreau qui est présent, je discute avec lui, il parle un petit peu de ses problèmes, de sa vie de ses projets, moi je raconte mes projets et je lui parle de mon projet, il était encore sponsorisé pokerstars et il était commentateurs des tournois. Donc, il avait encore de la visibilité, il jouait beaucoup moins qu’avant, mais il était encore VIP dans le milieu du poker français, donc je lui dis : « Let’s go ! ». Et du coup, on lance cette première formation. Je fais la chose classique, je lance une landing Pages, sur WordPress, je crée une page Facebook, j’enregistre une quinzaine de vidéos avec lui, les cinq conseils pour être moins perdant au poker et devenir un joueur gagnant. Pour obtenir un petit magnet, laisse ton email et je me ferai relayer par une dizaine de médias spécialisés dans la semaine, je prends 4000 mails en 4 jours ! Là je me dis : OK !

En fait, toutes les méthodes marketing que j’essayais avant et qui ne fonctionnaient pas, c’est juste parce que je n’avais pas le bon produit, la bonne accroche, la bonne personne, il manquait quelque chose dans la recette. Là, ça a été un super terreau. Un jour j’ai lancé une formation à 150 €, 20 places : on a vendu les 20 places dans la journée. Et je me souviens, j’étais en République Dominicaine, dans un all-in en vacances, pour la première fois avec ma copine de l’époque, nous sommes au resto, avec d’autres filles que j’ai rencontrées, le tel sonne, sonne, sonne. Des notifications Stripe et là j’ai l’impression de vivre un rêve. J’ai l’impression de me dire : « ça y est, j’ai craqué les codes du succès, je suis l’élu, je suis néo, et je vais devenir riche ! » La réalité c’est que deux semaines plus tard, je fermais le site parce que je n’étais pas d’accord avec Steven et on n’avait pas la même vision du truc (rire). Et qu’avant que je fasse des résultats sexy sur un nouveau business, ça va me prendre du temps. Mais c’était une très belle expérience.

Gérald Faure : Toutes ces histoires-là, ces muses pour sortir la tête de l’eau, je sais qu’on s’est souvent posé la question tous les deux, sur le fait d’être des slasheurs, d’avoir mis du temps avant d’accepter, je lance des projets, j’apprécie, je ne suis pas un expert absolu, mais j’ai un potentiel suffisant sur plusieurs thématiques, et on verra. Moi cela m’a beaucoup complexé d’entendre les entrepreneurs de génie parler de leurs focus, des choses que je n’ai jamais réussi à vivre moi. Comment as tu as excepté d’être un multi-potentiel, un slasher ? De courir tous les lièvres, mais de kiffer l’instant ?

Enzo Honoré : En en parlant, je pense, pour accepter la pilule, pour voir la situation comme elle est. Pendant longtemps, j’ai essayé de me mettre dans les baskets de quelqu’un que je n’étais pas. J’ai essayé la discipline, le focus, un seul projet et puis, tu es malheureux parce que ce que tu ne t’épanouis pas professionnellement parce que tu te lasses vite du projet et du coup comme tu te lasses et que tu ne t’épanouis pas, tu n’as pas la bonne énergie, ce que tu fais ça ne prend pas. Puis à un moment effectivement, où tu as plus de recul tu as plus d’expertise, tu as plus d’argent qui permet de déléguer, qui permet de bien déléguer, de mieux déléguer et tu as une maturité suffisante aussi ou tu dis OK, là je vais faire 2 ou 3 projets, on va mettre des gens en place, on va faire les choses bien, et je peux tout avoir.

Il n’y a qu’un an et demi, grand maximum, ou je me regarde dans ma situation, dans mes problèmes dans mon introspection et je me dis en fait, je n’ai pas à choisir entre faire de l’oseille, faire du coaching, de l’accompagnement, bienveillance, développement personnel et spirituel et me faire kiffer au quotidien. Je n’ai pas à choisir entre ces trois trucs-là ça ne s’oppose pas, tout va ensemble, peux tout avoir.

Mais avant ça j’étais très tiraillé. J’ai arrêté le e-commerce en 2019 parce que justement j’en avais marre, du stress de la pression des chiffres, je sors d’un échec ou je fais 10 tests d’affilé qui ne marchent pas, avec une équipe de 7 personnes qui me coûtent plus de 20 k€ par mois. Je vais avoir peur en fait de la descente aux enfers, je vais croire que ça y est, je suis nul, que je ne peux plus rien faire, tout ce que je touche ne fonctionne plus et que c’est terminé. J’ai envie de faire quelque chose qui a plus de sens, car je ne me reconnais plus dans le côté « argent, argent, argent, argent » et dont je fais la promotion sur YouTube de ce que je vis au quotidien. Les gens qui me connaissent à ce moment-là à Bangkok, parleront de dédoublement de la personnalité. Il y avait 2 Enzo : Enzo en privé et Enzo en public. Il y avait le Enzo développement personnel, bien être, focus sur son bonheur et sur la beauté de la vie et le Enzo focus sur la performance et sur le fait de faire du chiffre. Je pense que pendant très longtemps c’est deux Enzo existent, sont là en fait, c’est juste que moi, je ne les acceptais pas et je les rejetais même peut-être un peu. Et l’un, et l’autre, chacun en leur temps, puis qu’à un moment donné, je me suis dit on « s’en bat les couilles » et on va tout faire. On va être tout et je peux tout avoir. Par contre, il y a quand même une part de focus en fait, à un moment donné, c’est de comprendre que tu peux faire plusieurs choses, mais plusieurs choses qui se ressemblent, qui peuvent se dupliquer sur lesquelles il y a des patrons communs. Même là, aujourd’hui dans le e-commerce, je cherche encore à l’intérieur de mon process de niche, de nicher des choses qui se ressemblent à 2 gouttes d’eau, mais qui seraient des produits complètement différents, justement pour gagner un maximum de temps sur le site, sur les process logistiques, sur tout ça. Je vais te donner un exemple, je vends des peluches et je vends des parures de lit, ça n’a rien à voir, 2 milieux compléments différents. Autant en termes de fabrication des produits, que de la livraison, que de la taille, que le coût, ça n’a rien à voir. Et du coup, il y a plein de variables qui changent, si tu fais des produits qui ont la même taille, avec des processus de fabrication qui sont similaires, ça va rationaliser également la publicité. Il y a plein de choses en fait qui vont se rationaliser, et je réfléchis vraiment à faire des choses qui sont similaires. Aujourd’hui, j’ai deux activités : e-commerce d’un côté et coach, consultant, gourou, président de secte de l’autre. Ce sont des casquettes complètement différentes de ma personnalité, mais qui ont toujours étaient là, qui existent depuis toujours, je les exacerbe juste à un moment de la journée en fonction de mon activité, si je suis en train de travailler sur le développement marketing pour un site e-commerce ou si je suis en coaching avec un de mes clients. C’est comme ça que j’ai réussi à accepter cette multi-potentialité, c’est aussi pour ça que ça marche. À partir du moment où j’ai commencé à accepter ces différentes casquettes, à arrêter de me mettre des coups de bâtons, parce que je n’arrivais pas à respecter la discipline du focus de la méthode de je ne sais quoi, et que j’étais un peu plus moi-même, c’était beaucoup plus fluide. Les résultats dans les projets ont fonctionné, les clients étaient contents et en coaching, et en accompagnement ce que ça a créé, c’est un Enzo beaucoup plus tranchant, plus véritable, plus intense, quel que soit le domaine dans lequel on parle, de la spiritualité, ou de développement personnel et de performance du business.

Gérald Faure : Dans toutes ces histoires, si tu devais accepter un succès plus important à tes yeux qu’un autre, ce serait quoi ?

Enzo Honoré : Les 80 personnes aujourd’hui qu’on a dans la tribu.

Gérald Faure : Tu peux nous expliquer un peu la tribu ?

Enzo Honoré : C’est un club d’entrepreneurs sur le Web. Si tu es seul derrière ton écran, vient faire la fête avec nous, on boit des bières, on fait des formations de malade comme tu n’as jamais vu à 2000 balles chez les cons et on fait des voyages…on fait la fête et on s’amuse.

De cette tribu sont nés des groupes de travail. Plus avancé quand est e-commerçant, quand tu es coach formateur avec des paliers par chiffre d’affaires, etc. Et donc l’idée aujourd’hui c’est un maximum de Networking avec tous les leaders du marché. Des marchés sur lesquels on travaille, en entrepreneuriat, en coaching, en média buying, etc… Du networking et de la transmission, du partage d’expériences. Et puis entre nous, les membres qui vivent des galères parfois très similaires, parfois des prises de conscience similaires et qui transmettent ça, et créent une espèce de famille de fraternité que je trouve incroyable, avec des transformations de vie de dingue. Aujourd’hui ma plus grande fierté, c’est ça, ce sont les transformations. Ce sont les types paumés dans leur life qui ne savent pas trop où ils en sont et qui trois mois plus tard gagne 2000 balles sur le Web et ils peuvent commencer à vivre un peu la vie de leurs rêves. Les mecs qui mettent leurs mères à l’abri, les filles qui sortent d’un carcan, dans une société machiste, qui deviennent indépendantes avec une activité dans laquelle elles sont fières et qui prennent la vie par les cornes ! C’est ce qui me rend le plus fier aujourd’hui.

Gérald Faure : Comment tu identifieras ta communauté, ta tribu, par rapport à celles qu’on peut voir dans d’autres endroits, si on prend l’exemple du e-commerce, du drop shipping, les personnes qui performent le plus ne sont pas toujours les personnes les plus éthiques. Enfin il n’y a pas forcément de corrélation entre l’éthique et la performance, hélas, sans citer de noms ou d’anecdotes particulières, mais comment vois-tu l’écosystème e-commerce et comment te positionnes-tu avec ta communauté et ta tribu ?

Enzo Honoré : Un nid de vipères ! Autant auprès des formateurs ou des influenceurs. Aujourd’hui au milieu du e-commerce, dropshipping, etc. que la formation en ligne, l’infopreunariat. C’est un petit monde. Si vous ne me connaissez pas, moi j’arrive partout, je souris, je sers des mains, je bois des coups avec les gens je suis un peu le pote de tout le monde. Non pas parce que je suis un faux cul, mais parce qu’en général, dans la vie, on n’a pas de raison, de bonnes raisons, de se prendre la tête avec les gens (rire), On a rarement de bonnes raisons de se prendre la tête ! Moi je suis la personne qui essaye d’inclure, de rassembler, plutôt que de diviser. Je pense que la 1re année, j’ai déjà rencontré une grosse partie de tous les leaders qui font plusieurs millions d’euros de chiffre d’affaires dans le milieu entrepreneurial and co et j’ai l’opportunité de voir les coulisses de tout ça. Je vais assister à des scènes atroces de vol de clientèle, de vol de chiffre d’affaires, de vol de bases de données, de tirage dans les pattes incroyables. Et moi j’arrivais avec cette poudre dans les yeux, d’un monde génial, libre, où tout le monde est heureux et vis en cohésion, pour changer de notre monde dans lequel on vit vraiment, pas du tout en fait c’est la même merde, mais à une autre chaîne. Et à partir de là, moi je veux créer quelque chose de différent. Je veux ma vision que j’ai aujourd’hui de ma communauté de ma tribu, si un jour on achète des terres dans un bout du monde où il fait calme où il fait paix et où il fait soleil, on construit des maisons, et on vit en autarcie du monde, on vend aux États-Unis en Europe en Chine, et on dépense dans notre monnaie locale et on vit une vraie vie libre, on recrée une société à l’intérieur de la société. Parce que je pense qu’aujourd’hui il n’y a pas grand-chose qui fait sens. La chose qui m’a le plus choqué, ce sont les valeurs humaines, que l’on n’a pas prises ? Que la société ne nous a pas éduquée ? Que l’on a perdu ? Je ne sais pas. Quelque chose que l’on partage toi et moi, c’est ce côté pirate, pour le code des pirates. Pour les valeurs fortes, fondatrices, le code d’honneur des hommes, des femmes, la fraternité, c’est un mot qui revient souvent chez moi, parce que c’est quelque chose que je n’ai pas connu. C’est quelque chose que malheureusement, les histoires où tu es ami avec ton voisin et ça dure toute une vie et on se soutient dans les bons comme dans les mauvais moments, j’ai l’impression que dans notre société « tinder : swipe Left and swipe right », ça c’est perdu, et qui moi dans ma tête, dans mon cœur, dans ma vie, font sens. Et j’ai envie de remettre au-devant la scène. Dans mes communautés, que ce soit au coaching formation drop shipping, c’est no bullshit, on trempe dedans. Et moi, quelqu’un qui arrive sur des talons hauts, dans tous les cas, je lui casse les tibias en général dès qu’il arrive ! Je connais les boutiques de 80 % de nos clubs, ça partage en profondeur ses problématiques, autant d’un point de vue perso, que d’un point de vue pro. Tu me parlais tout à l’heure des choses qui me rendent fier, celle-là aussi : la semaine dernière, je vois une vidéo d’un des membres, qui n’est pas le plus actifs, un peu timide : « Voilà j’ai un problème en fait, j’ai voulu créer une marque, derrière mon dropshipping », donc derrière, je dis super, je pousse les gens à la professionnalisation, il suit vraiment le cursus de ce qu’on propose. Il lance sa brand, mais en la lançant, il écrase son site existant, qui était en SEO, il perd l’intégralité de son trafic, il se retrouve avec 20 000 € de stock sur les bras, plus de vente, une femme et deux gosses à nourrir. Il fait sa vidéo en mode « je pense que j’ai merdé, qu’est-ce que vous en pensez ? Je réfléchis à prendre un boulot pour payer les factures, à manger… » Et la vulnérabilité, la force qu’il te faut pour oser demander de l’aide ! Et là, une foule de réponses ! Ce qu’il s’est passé, c’est que l’on a donné du job au mec. Il fait de la prestation de service pour d’autres gars du club pendant quelques semaines. On lui a donné des solutions pour monétiser son audience. Il avait des bases de données, il faisait partie de la tribu commerce, il y a une nana qui est coach, dans la niche dans laquelle il vend des trucs. Elle lui a dit viens, on fait un partenariat, on prend ta base de données, on vend, ça va faire de la marge. Il y a une autre personne, qui a une autre boutique dans la même niche, ils font un deal où il va mettre des produits sur sa boutique, ils vont pousser des e-mails, etc., etc., se partager le bénéfice et il y a des gens qui lui ont proposé des contrats de prestations de services le temps qu’ils repartent. Et le gars est reparti. On a fait un meeting hier ou avant-hier, je lui pose la question, et il m’a dit, j’ai complètement changé la perspective de : « ça y est c’est fini, je suis une grosse merde, l’entrepreneuriat ce n’est pas pour moi, j’ai eu un coup de bol, hélas » non ! il a des solutions, et là j’ai vu de l’amour, de la bienveillance, de la vraie fraternité et ça, ça me rend fier, et je suis dans la bonne direction, et que même dans le e-commerce et dans le drop shipping ou c’est un milieu où les gens ils clics parce que c’est écrit « venez gagner 10000€ par jour sans rien faire », on a réussi à recréer ça aussi dans cet écosystème-là. Je trouve vraiment ça génial, mais ce n’est pas que moi, c’est tous les gens qui font bien évidemment partie de la tribu, c’est tout le staff aussi, qui aide à faire que tout ça puisse exister et la cerise sur le gâteau c’est ce qu’on est en train de vivre là, un mastermind d’une semaine qui finit en mastermind de 2 mois où des relations se sont créées. Les relations professionnelles, des relations personnelles, des bons moments, des moments d’amitié, des moments de vie. Ce qui est important pour moi, c’est que tous ensemble, on vit des moments qui nous marquent. On vit des expériences que l’on kiffe !

Gérald Faure : Tu parles de la bienveillance de ta tribu à l’intérieur du groupe, mais ta zone de génie à toi ? Parce que s’ils viennent, ils viennent autour de toi. Le groupe vit bien. Mais ton génie dans tout ça ? Tu l’as identifié comment ? Comment tu le décris ?

Enzo Honoré : C’est un vrai problème ça parce qu’on n’est pas des focus, donc ta zone de génie, elle est très compliquée à identifier. Tu m’aurais demandé ça il y a cinq ans, c’était ma grande gueule, mon bagout et ma capacité à vendre des trucs. Aujourd’hui, c’est ma capacité à pouvoir entendre ce que les autres ne disent pas. À lire entre les lignes dans une conversation, à créer un rapport de proximité fort avec les gens et à créer une dynamique pour que les gens interagissent entre eux. Aujourd’hui, je pense que ma zone de génie est d’être un gourou.

Gérald Faure : Et si tu devais refaire des choses, par exemple, tu as un petit génie qui te propose de revenir à une période de ta vie et de changer le destin, ce serait quoi ?

Enzo Honoré : Ramène-moi dans un de mes apéros entrepreneurs qu’on organise depuis 2016, juste avant de boire une bonne Karméliet triple et on ne change rien aujourd’hui. Je revis ces moments-là et je n’ai aucun regret. Je ne veux rien changer, tout est fait parce que ça doit se faire, les moments douloureux, des échecs fracassants, les moments où j’ai dépassé la bande grise dessinée sur la route qu’il ne fallait pas dépasser, les moments de passion ou de galère intense. Tout, tout, on garde tout, on continue, on recommence ! Je pense que c’est le chemin. Depuis que j’arrête de courir après les millions, je vais vraiment les faire ! Depuis que j’ai arrêté de rechercher à être heureux, je suis vraiment heureux et c’est comme ça que ça devait se passer !

Gérald Faure : Dans 20 ans tu seras où ?

Enzo Honoré : Dans 20 ans, je serais au soleil, dans une belle villa sur une colline qui surplombe la mer en bas, je serai entouré de gens que je kiff, avec une vraie bande de potes, genre la bande de potes sur laquelle tu peux compter dans toutes les circonstances de la vie. Une femme incroyable, des petits-enfants qui gambadent encore. Parce que j’aurais encore un ou deux gosses un peu jeunes ! Il va falloir que j’entraîne un peu quand même ma libido. Et je serai encore plus celui que je suis déjà, c’est-à-dire un entrepreneur qui s’amuse et qui crée des projets qui l’excitent avec des challenges toujours plus fous, qui partage avec des gens qu’il a confiance, et avec qui il veut faire croquer la pomme, est un leader inspirant qui invite les gens à vivre une vie plus libre, plus de kif, plus d’oseilles, plus d’amour, plus de tout quoi !

Gérald Faure : C’est top !

Enzo Honoré : Ça t’a laissé sans voix !

Gérald Faure : Ça me laisse sans voix, oui, parce que j’aurais détesté que tu me poses la question, ça a l’air tellement clair pour toi…ça ne l’est tellement pas pour moi !

Enzo Honoré : Du coup Gérald, tu seras où dans 20 ans ?

Gérald Faure : Écoute, d’habitude c’est toi qui poses des questions, pour une fois c’est moi. Tu dois jouer jusqu’au bout. Je te remercie une fois de plus de le faire.

J’ai une dernière question : si en un claquement de doigts tu pouvais devenir l’expert absolu d’une thématique, quelle serait-elle ?

Enzo Honoré : Aujourd’hui, si j’avais une expertise, plutôt un super pouvoir, ce serait de pouvoir trouver la clé pour transmettre et communiquer ce que je ressens parfois en coaching ou en interaction sociale. Aujourd’hui ma vraie frustration, c’est que j’ai l’impression de ressentir le problème que les gens sont en train de vivre, mais le développement personnel et la vraie complexité du développement personnel, quand tu chercher la transmettre, c’est justement que tout ça, c’est très subjectif, et très individuel. Et donc ça serait d’avoir la clé pour réussir à communiquer à l’individu que j’ai en face de moi, un individu complexe avec ses codes et son unicité, comment vais- je lui transmets cette prise de conscience incroyable je viens d’avoir sur moi et sur la vie, sachant que moi-même je n’arrive même pas à mettre des mots sur ce que je viens de vivre. Donne-moi cette clé-là et je pense que j’aiderais beaucoup de gens.

Gérald Faure : Challengeant ! Si on veut te suivre et voir un petit peu ce qui se passe dans ta tribu, voir un peu ton actu, voir tes produits, etc. Est-ce que tu peux nous partager quelques liens ?

Enzo Honoré : Si quelqu’un a déjà répondu non à cette question, ce serait drôle (rire).

Enzohonore.com sur Instagram, sur YouTube. Je vous invite aussi à découvrir des interviews, si ce sont des choses qui vous parlent. Si rentrer dans la tête des gens, ça vous intéresse et essayer de vous inspirer de parcours inspirants comme le partage Gérald, il y en a des drôles aussi de mon côté et vous retrouverez aussi celle de Gérald. Enzohonoré.com/tribu pour découvrir les clubs d’entrepreneur que l’on propose, et pour pouvoir y adhérer. Si aujourd’hui vous avez un business en ligne et que vous avez envie de partager ou tout simplement évoluer au sein d’une communauté, au sein d’un groupe, au sein d’une fraternité et que ces idées et tout ce qu’on a pu partager aujourd’hui vous ont fait marrer, vous avez votre place dans la tribu, rejoignez-nous !

Gérald Faure : Je l’encourage vivement ! Merci frérot ! À bientôt !

Enzo Honoré : Merci à toi, merci de nous guider, dans cette lumière que tu propages autour de toi.

Vraiment, c’est drôle en fait de te retrouver dans un exercice comme ça qui n’est pas du tout ta zone, qui n’est pas du tout ce que tu as fait toute ta vie. C’est bien de te voir challenger, de te voir te remettre en question et de t’amuser aussi en tout cas essayer de t’amuser dans la douleur. Il faut savoir que Gérald est un excellent architecte technique visionnaire marketeur, il a plein de casquettes. Celle du communicant et de la figure publique ça n’en était pas, et pourquoi pas ! Du coup, explorer toutes les facettes de notre personnalité ou que la vie nous met sur le chemin, rien que pour ça je trouve que ce podcast est déjà inspirant dans son fait, sans même rentrer dans le contenu donc merci pour ça et puis merci pour tous les moments que l’on a partagés ensemble, pour ces 2h30 sans fin qui permettent d’avoir une révélation sur la vie, sur l’argent ou sur le business. Et puis merci pour tous les moments que l’on vivra demain autour d’un pastis, d’un vin rouge ou d’une bonne entrecôte. Bisous les végans ! (rire)

Gérald Faure : Merci, et tu n’y es pas pour rien dans ce projet de podcast, tu sais que tu me challenges pas mal ! Pour revenir sur ces conversations, c’est dommage et c’est également une bonne chose je ne sais pas, c’est tout et son contraire…sur le fait que ça n’a pas été enregistré, ça n’a pas été diffusé, parce que je pense qu’on aurait eu quelques pépites, on aurait pu casser Internet, je pense.

Enzo Honoré : On n’y a pensé à un moment, effectivement de les enregistrer puis finalement on ne l’a jamais vraiment fait, c’est que ça ne devait pas être fait.

Gérald Faure : Peut-être qu’il faut le remettre à l’ordre du jour je ne sais pas.

Enzo Honoré : Peut-être, je ne sais pas, tout dépend si vous laissez 14 000 pouces bleus en dessous de cette vidéo, on vous donnera peut-être les dossiers secrets, jamais révélés au grand jour ! Des conversations à coup de millions de neurones perdus qu’on a pu avoir sur la vie, sur le business, sur les choix, sur l’argent, sur quelle typologie de projet, sur est-ce qu’il faut être amoureux de son projet ou pas, sur le fait de créer une muse pour pouvoir justement avoir des projets passions en parallèle, sur le fait d’avoir du temps, sur le fait d’être papa, sur le fait d’être parents, d’être un bon mari.…

Gérald Faure : Sur le fait de se montrer les montres en live…

Gérald Faure : Mon Dieu, pour tous ceux qui ne connaissent pas cette anecdote, j’ai failli me faire fermer ma chaîne twich à cause d’une belle petite blague de Gérald ! On ne pourra pas mettre un extrait parce que c’est scandaleux… Mais si vous mettez 18000 pouces bleus par contre…

Gérald Faure : Non, mais même pas, je pense qu’il faut qu’on en reste là ! À plus tard ! (Rire)