Podcast
Lire la vidéo

Charlotte Appietto

Développer une muse et poser sa Dem’

Retrouvez Charlotte Appietto :

➡️ posetadem.com

➡️ Sur Instagram

 

Gérald : Salut, Charlotte, comment ça va ?

 

Charlotte : Salut Gérald, ça va très bien, et toi ?

 

Gérald : Ça va nickel. Merci d’avoir accepté l’invitation !

 

Charlotte : Avec grand plaisir. Merci de m’avoir invitée !

 

Gérald : Peux-tu nous recontextualiser ce que tu fais, pour ceux qui ne connaissent pas ?

 

Charlotte : Je suis la fondatrice de Pose ta dem’. Je le présente comme le repaire secret des futurs démissionnaires. C’est vraiment un univers qui est dédié aux personnes qui ont envie de changer de voie, soit de quitter leur job, de changer de boîte, peu importe le projet au final. Donc je les accompagne pour trouver l’inspiration pour ça et passer à l’action. Voilà, en résumé, ce que je fais aujourd’hui.

 

Gérald : Qui sont les personnes que tu accompagnes ?

 

Charlotte : Il y a vraiment de tout, et j’étais moi-même surprise ! Quand je me suis lancée il y a trois ans et demi, je m’attendais à voir des personnes qui me ressemblaient. Je m’attendais à avoir des consultants, des chargés de RH, des personnes dans la gestion de projet… Le type de poste qu’on peut avoir quand on a mon parcours. Et je m’attendais aussi à avoir des personnes qui avaient la trentaine, qui travaillaient à la Défense… C’est un peu le cliché, mais c’est ce que j’avais en tête au départ. Et je me suis aperçu avec surprise qu’il y avait des profils hyper variés en termes d’âge. Tu vois, ça peut être des personnes de 25 ans qui finissent une alternance qui ne leur plait pas, ou des personnes de 50 ans qui se rendent compte qu’elles vont être licenciées ou que leur job ne leur convient plus. Et en fait, il y a absolument de tout en termes de postes et de secteurs d’activité. Donc j’ai été très agréablement surprise par ça, parce que ça veut dire qu’il y a des personnes très différentes qui se posent les bonnes questions. Ce qui veut dire qu’il y avait une vraie opportunité quand j’ai lancé Pose ta Dem’ à la suite d’une expérience personnelle !

Pour arriver à Pose ta Dem’, il y a eu plusieurs temps. Au départ, je travaillais dans les ressources humaines, j’étais consultante en management dans un gros cabinet. Et je suis passée par cette phase de manque de sens : je ne savais pas pourquoi j’allais travailler, à part pour avoir un bon salaire à la fin du mois. J’étais rentrée dans une case, une norme. En réalité, j’avais juste l’impression de passer mes semaines à faire des présentations PowerPoint, des tableaux Excel, de perdre mon temps dans des réunions sans aucun sens, complètement inutiles, et à faire des comptes rendus de ces réunions inutiles. C’était très pesant, ce n’était pas comme ça que j’avais imaginé la carrière que je voulais. C’était en 2015, et j’ai eu une grosse phase de remise en question. J’ai alors réalisé que c’était très compliqué de trouver les réponses parce qu’on n’a pas appris à savoir ce qu’on voulait faire.

 

On n’a pas appris à se connaître. On nous a mis dans des cases en fonction de nos aptitudes à l’école. Heureusement, je m’étais intéressée au développement personnel depuis l’adolescence et cela m’a permis d’avoir des bases, des briques, pour réfléchir à mon projet. Mais c’était une grosse période de quête de sens. Je me suis cherché moi-même pendant quelque temps et ça a été une grosse phase de formation, de rencontres. Je prenais vraiment le temps d’échanger avec des personnes qui avaient changé de voie dans plein de domaines différents, je prenais le temps de lire et du temps pour moi, pour écrire, réfléchir, faire de l’introspection. J’ai fait ça jusqu’à ce que je me dise qu’il fallait vraiment que ça change et l’élément déclencheur, le déclic, a été ma phase de burn-out, quand mon corps, au-delà de ma tête, m’a dit stop ! C’était à l’été 2016 et là, je me suis dit que j’allais écouter ce que me dit mon corps et quitter ce job, poser ma dem’. Et donc je suis parti de cette réflexion-là en me demandant ce que j’aimais faire, ce que je voulais faire. Il y avait le côté entrepreneurial qui m’attirait, mais je ne pensais pas du tout avoir les épaules ou le profil pour entreprendre. Pour moi, l’entrepreneur, c’était vraiment l’aventurier qui prend des risques, qui accepte de manger des coquillettes pendant 3 ans. Moi, je suis incapable de faire ça !

Mais l’entrepreneuriat m’attirait malgré tout. J’ai donc rejoint une startup, mais en tant que salariée, dans un domaine qui me plaisait, orienté vers la formation. C’est allé super vite : j’ai pu poser ma démission et rejoindre ce job-là. Il y a donc d’abord eu cette phase-là. En startup, j’ai été formatrice et business développeur.

Comme on était dans un incubateur. Je me suis rendu compte qu’il y avait plein d’entrepreneurs autour de moi qui étaient en fait des humains comme moi. Ce n’était pas des surhommes, des surfemmes ! C’étaient des gens qui avaient des doutes aussi, qui n’avaient pas non plus toutes les compétences de la Terre. Et je me suis vraiment identifiée à eux en me disant que j’étais moi aussi capable de le faire !

Ça a germé comme ça. La petite graine dans ma tête a germé jusqu’à ce que, en 2017, le job dans lequel j’étais s’arrête parce que mon employeur m’a proposé une rupture conventionnelle. Ça devenait compliqué financièrement de m’avoir en tant que CDI parce que je leur coûtais trop cher. C’était l’occasion et le moment pour moi ! On est parti en super bon terme, ça s’est fait super vite et je me suis lancée à mon compte.

J’ai commencé en tant que freelance en formation et pendant que je faisais des missions en freelance, je commençais à faire germer cette idée de Pose ta Dem’. Donc, c’est comme ça que ça a démarré. Et en fait, l’idée est aussi venue des gens qui étaient autour de moi. À partir du moment où j’ai posé ma démission, j’ai eu mes anciens collègues qui m’ont dit qu’eux aussi n’aimaient pas leur job, et se demandaient comment faire pour trouver leur voie. Comment faire pour passer à l’action, pour oser quitter un job confortable ? J’avais mes aspirations à moi, je voyais ce qui me faisait vibrer, et j’avais mes compétences aussi. Même si ce n’était pas parfait, j’étais quand même en mesure d’apporter quelque chose et je voyais qu’il y avait un besoin sur le marché et que je pouvais être rémunéré pour ça.

C’est le principe de l’Ikigaï, c’était vraiment le projet idéal ! Tous ces critères-là étaient réunis, et donc je me suis lancée, j’ai créé ce que j’aurais aimé avoir quand j’étais dans cette situation. Donc, voilà l’origine de Pose ta Dem’.

 

Gérald : Si tu n’avais pas eu cette rupture conventionnelle proposée par la startup à ce moment-là, tu penses que tu te serais lancée malgré tout ?

Charlotte : C’est une excellente question qu’on ne m’a jamais posée ! Je ne sais pas quoi répondre… S’il n’y avait pas eu cet élément déclencheur, que ce serait-il passé en fait ? Pour remettre un petit peu de contexte, il faut savoir que les 15 jours qui ont précédé cette annonce à laquelle je ne m’attendais absolument pas, j’étais à Nice pour animer une formation. Je me suis dit que c’est quand même super chouette d’être ici et de faire les choses à ma façon, faire les choses comme j’aime et en plus j’étais en télétravail ! C’était vraiment ma meilleure vie ! Mais je me suis dit que je ne pouvais pas quitter la startup comme ça, alors que ça fait quelques mois que je suis là. J’ai donc décidé d’attendre encore 6 mois pour leur demander une rupture conventionnelle. Donc je pense que oui, je l’aurais fait de mon côté quelques mois plus tard parce que je ne voulais pas les quitter trop tôt. Mais je n’aurai jamais la réponse en fait ! Est-ce que j’aurais eu l’audace de le faire tout de suite ? Combien de temps ça m’aurait pris ? Je n’ai pas la réponse. Par contre, je sais que, ayant réussi à poser ma démission de job de consultant avant, je pense que j’aurais eu la capacité de le faire une fois encore. La deuxième fois aurait été a priori plus facile. Mais écoute, la question reste ouverte !

 

Gérald : D’après toi, y a-t-il un problème avec le marché du travail ? Tu voulais ta liberté, ton indépendance, est-ce que c’est un besoin que tu ressens chez tes clients ? Sur leurs raisons de vouloir quitter le monde salarié ? Une recherche d’indépendance à tout prix, une liberté ou même une recherche d’alignement.

 

Charlotte : Il y a vraiment les deux. Et d’ailleurs, c’est une question qu’on nous pose parfois parce qu’on met beaucoup en avant les profils de gens qui se sont lancés dans l’entrepreneuriat. Pourtant, ce n’est pas forcément la clé ou la solution ultime pour trouver du sens et s’épanouir, pas du tout. En fait, il se trouve que les entrepreneurs sont plus mis en avant dans la reconversion parce qu’ils communiquent beaucoup plus facilement et acceptent de témoigner. Quand on fait des appels à témoignages pour avoir des parcours de gens qui ont changé de voie, c’est 90% d’entrepreneurs qui acceptent, parce qu’ils sont dans la logique de parler de leur activité. Du coup, il y a un biais pour cette raison-là.

L’idée, c’est vraiment de revenir à l’alignement. Qu’est-ce qui me fait vibrer ? Quels sont mes besoins ? On a tous des besoins différents et je sais que mes besoins en tant qu’entrepreneur aujourd’hui ne sont pas les mêmes que lorsque j’étais salariée, ni les mêmes que les tiens et que d’autres personnes. C’est pareil quand on change de voie. Il faut se demander de quoi j’ai besoin pour être bien et comment je pourrais construire cette vie professionnelle idéale pour moi, même si la perfection n’existe pas. Quel serait l’idéal pour moi plutôt savoir si je rentre dans la case salarié ou entrepreneur ? Parce que le risque est de s’enfermer à nouveau dans une case. On a tous des manières de fonctionner différentes. Tu vois, par exemple, toi, tu as tes bureaux, je pense que tu y es aujourd’hui.

 

Gérald : Exact : bureau et salariés, je ne vois pas le truc autrement !

 

Charlotte : Pour moi par exemple, ce n’est pas le cas, mais peut-être que ça le sera dans un an, tout est possible ! Il n’y a pas juste une seule manière de faire, le but c’est juste de revenir à soi.

 

Gérald : Ces histoires d’alignements, j’ai l’impression, avec le recul que l’on a bien sûr, que c’est très générationnel. Il y a 50 ans, les gens ne se posaient pas autant de questions, je crois. Qu’en penses-tu ?

 

Charlotte : C’est un peu la pyramide de Maslow. Une fois que les besoins de base sont comblés (tu peux te loger, te nourrir, etc.), tu peux passer à l’étape d’après qui est l’accomplissement. Et l’accomplissement, ça passe par l’alignement. Donc forcément, quand il y a d’autres enjeux, tes priorités ne seront pas les mêmes. Si tu ne sais pas où tu dors ce soir, ta priorité ne sera pas ton podcast !

C’est Tony Robbins qui dit que si vous n’êtes pas sûr que le toit au-dessus de vous tient bien, vous n’allez pas écouter ce que je vous raconte et vous n’allez pas vous poser les mêmes questions. Donc, clairement, c’est générationnel parce qu’aujourd’hui, on a plus le loisir de se poser cette question de l’alignement.

 

Gérald : Parmi les leviers que tu utilises, il y a le side project. Peux-tu nous expliquer ce que c’est ? Moi, je trouve que c’est hyper bien, justement, d’avoir toujours un projet, une muse. J’aime bien le terme de muse !

 

Charlotte : Le side project, c’est une idée que tu vas tester en parallèle de ton job, plutôt que de poser ta démission sur un coup de tête pour monter une boîte alors que tu n’es pas sûr que ça va marcher, que ça va plaire. Et si tu vois que ça vaut le coup de quitter son job pour ça, alors tu le feras dans des conditions sécurisées. De cette façon, tu peux jauger le moment idéal pour toi de te lancer en termes de mindset, mais aussi en termes de finances, tout simplement. En fait, c’est plus une logique de test avant de franchir le cap.

 

Gérald : Oussama Ammar résume très bien ce que sont les muses, comme beaucoup de commentaires ultras pertinents qu’il fait. Il dit que c’est la meilleure école pour apprendre les skills de l’entrepreneuriat. Cela permet de lancer quelque chose de rentable très vite qui n’a pas pour vocation de faire des millions, mais qui a pour vocation de faire peut-être des centaines, voire des milliers d’euros. Ces muses, ces side projects, ont été mes meilleurs apprentissages, en tout cas d’un point de vue de l’évolution de carrière. Ça oblige vraiment à travailler ces skills en termes d’acquisition, de transformation, d’entrepreneuriat, etc. Je trouve ça vraiment bien. Et l’impact va être bien plus grand que l’importance du chiffre d’affaires que ça génère, parce que ça a un impact sur la vie perso, sur la tranquillité d’esprit, sur l’affect vis-à-vis de l’argent et vis-à-vis du projet.

 

Charlotte : C’est ce qu’on dit aussi aux membres de notre programme : tu vas tester un projet, tu ne sais pas ce qu’il va donner, tu ne sais pas quels sont les résultats à la fin, mais c’est une chose qui va te permettre d’apprendre énormément. Il y a beaucoup de choses que tu dois apprendre pour lancer quelque chose de viable. Il y a aussi toutes les skills : développement personnel, travail sur toi, avoir l’audace de faire certaines choses et de dépasser certains blocages, sortir de la fameuse zone de confort… Et ça, ce sont des choses que tu n’apprends pas quand tu restes dans une situation habituelle et confortable.

 

Gérald : Je suis entièrement d’accord avec ça ! Est-ce qu’on est forcément obligé d’avoir une passion pour pouvoir quitter son job ? Quel est ton avis sur ce point ?

 

Charlotte : C’est une excellente question et je pense que c’est d’ailleurs la question qui bloque. Beaucoup de gens n’osent pas se lancer parce qu’ils se disent qu’ils n’ont pas de passion, qu’ils n’ont pas une passion dévorante depuis toujours. C’est un mauvais conseil de dire qu’il faut suivre sa passion et que c’est ainsi que vous pourrez trouver votre voie, votre vocation. Et en fait, c’est super traître parce que tant que tu penses qu’il faut une espèce de vocation, de passion, tu ne fais rien. C’est un peu comme pour le business : si tu attends d’avoir l’idée de génie, l’idée révolutionnaire, il ne va rien se passer. Ton idée va se construire, ton projet va se construire, mais c’est exactement la même chose pour la passion. C’est qu’elle se construit, cette passion-là. L’idée, c’est vraiment de partir de ce qui va te mettre dans le FLOW, celui dont parle un psychologue polonais. Ce concept de flow se concentre sur les moments où tu es tellement à fond dans ce que tu fais, tellement intéressé, absorbé, concentré, que tu ne vois pas le temps passer. Ces moments-là sont super précieux et peuvent porter sur une thématique spécifique, que tu connais ou que tu découvres. Imaginons que tu sois à la gare et que tu achètes un magazine dans un kiosque. En le lisant, tu découvres un sujet qui t’attire, qui vient vraiment titiller ta curiosité. C’est un moment flou. Ça peut être en écoutant certaines vidéos comme celles d’Oussama Ammar, par exemple, ça peut être quand tu fais un certain type de tâche, quand tu discutes avec certaines personnes… Tous ces moments où tu ne vois pas le temps passer.

Ces moments de flow sont des moments sur lesquels capitaliser. C’est en prenant conscience de tes moments de flow, en prenant conscience de ce qui te fait vibrer, même si ce n’est pas encore une passion dévorante, que tu vas construire quelque chose qui te ressemble. Moi, je n’ai pas une passion dévorante pour la reconversion, je ne passe pas mes soirées à lire des témoignages de personnes qui se sont reconverties. Je suis partie de mes moments de flow, quand je fais de la formation, quand j’échange avec des gens qui sont ouverts au développement personnel. Et j’ai construit mon activité comme ça.

 

Gérald : Je vois bien ce que tu veux dire ! Moi, j’ai beaucoup de mal avec le terme de vision. Quand on se reconvertit, quand on crée des side projects, des muses, etc., on n’a pas une vision forcément ultra claire. Comment vois-tu ce point, toi ? Comment conseilles-tu les gens que tu accompagnes sur ça ?

 

Charlotte : Encore une excellente question ! J’ai aussi du mal aussi avec le terme de vision. Je ne te cache pas qu’au-delà de 5 ans, et même 3 ans, pour moi, c’est le flou intersidéral ! Ma vision ? Ce n’est pas tellement à quoi je veux que mon projet ressemble, etc., mais plus comment j’ai envie de me sentir. C’est vraiment une question d’émotion. Par exemple, je sais que le fait de me sentir libre, le fait de me sentir entouré de personnes avec qui je passe de bons moments et avec qui j’ai des discussions intéressantes sont des points clés pour moi. Ça fait partie de ma vision. Et du coup, quand on est dans cette phase de construction d’un projet, de cette vision justement, je partage des outils, des exercices de réflexion qui vont parler à certaines personnes, mais pas à d’autres. Certaines personnes ont besoin d’avoir quelque chose d’hyper clair, ça va être un driver pour elles. Et grâce à ça, elles vont définir le projet. Pour d’autres, ça va être l’inverse. Ça va juste les embrouiller et les stresser. Donc, là aussi, c’est vraiment propre à chacun. Moi, j’avais une vision à moyen terme quand j’ai réfléchi à ce que je voulais faire et il y a des choses qui se sont réalisées (donc ça prouve que la vision était utile), et d’autres choses qui ne se sont pas réalisées et ce n’est pas grave. Je vais te donner un exemple récent. J’ai mon livre qui sort la semaine prochaine. Ce livre, ça fait deux ans que je l’ai en tête, je l’avais en tête dès le départ de Pose ta Dem’ en réalité. Dans ma vision, j’ai toujours rêvé d’être auteur et je m’imaginais dans une maison de campagne ou en bord de mer avec mon grand bureau, mes baies vitrées, tous mes livres, tous des best sellers… Le côté romantique de la vision ! Mais alors dans la vraie vie, ça n’a eu rien à voir ! Écrire, ça a été dur et je n’ai aucune envie de recommencer. Je ne suis pas sûre qu’il y aura un deuxième livre. Donc j’étais partie avec cette vision pour créer Pose ta Dem’, avec le livre, et finalement, ça s’est fait différemment. La vision, c’est plus un indice, c’est une piste à suivre si ça nous aide, mais ce n’est pas la fin du monde si on n’a pas quelque chose de limpide, en fait. En plus, dans la vision que j’avais, j’écrivais le livre seule. Et finalement, j’ai fait à peu près les deux tiers toute seule, puis j’ai demandé à deux personnes de mon équipe de le faire avec moi. Donc j’ai deux co-auteurs avec moi et c’est ça qui fait aussi que je suis allé au bout.

Et ça, c’est un autre point important sur la vision. Quand je me suis lancé dans l’entrepreneuriat, j’imaginais l’aventure en solo. On en a déjà parlé, j’associais la liberté à l’indépendance et aussi à la solitude. Donc j’imaginais monter un business seule. Je me suis rendu compte que c’était l’inverse. La liberté, ça venait du fait d’avoir une équipe et ça a été exactement la même chose pour le livre. Donc, c’est pour ça que quand on réfléchit à sa vision, à ses besoins, c’est une bonne base, mais ça ne veut pas dire qu’il faut prendre ça pour argent comptant et rester absolument scotché à ça.

 

Gérald : Je comprends tout à fait ! Pour ce projet de podcast et mon dernier projet perso qui est l’accompagnement stratégique, j’ai voulu le faire en side project, pour me faire plaisir clairement, mais surtout pour ne pas déstabiliser l’équipe. Donc après avoir eu un peu plus de 15 personnes dans le staff, je repars pour refaire des trucs tout seul. Je repars un peu dix ans en arrière et ce sont de très bonnes sensations malgré tout ! J’ai du mal à me fixer sur un seul projet en fait !

 

Charlotte : En fait, en reconversion, on a toujours le loisir de faire d’autres choses, de choisir une activité principale et des activités secondaires. Par contre, mener de front plusieurs projets en partant de zéro, pour moi, c’est mission impossible. Tu ne peux pas mettre toute l’énergie nécessaire en étant focus sur deux projets qui démarrent en même temps. Mais quand tu en as un qui commence à tourner, quand tu as effectivement une équipe qui bosse avec toi, tu peux répartir ton énergie différemment. Ça peut valoir le coup d’avoir d’autres choses à côté de toi, de découvrir une autre manière de fonctionner complètement.

 

Gérald : Je suis 100% d’accord avec ça ! Il faut être stabilisé et avoir de grosses fondations pour pouvoir se concentrer sur d’autres projets. Moi, j’ai toujours eu besoin d’avoir plusieurs projets en même temps, à des étapes, à des étapes différentes de maturité évidemment. Et d’ailleurs, ça a été un gros complexe ! Je ne voyais pas la nuance au principe du focus. Pour moi, on avait, on avait un client, une offre, un produit, une monétisation… Ça me complexait et je commence juste à comprendre qu’en fait, je ne peux pas avoir le focus à titre personnel, il faut que je mette en place des systèmes qui me permettent de ne pas déstabiliser ces projets. Je crois qu’il n’y a pas mal de psys en ce moment qui parlent du multi potentiel. Tu connais un peu ?

 

Charlotte : Oui, je connais parce qu’on a beaucoup de membres dans la communauté qui nous en parlent et qui se reconnaissent là-dedans. Donc, on a produit du contenu sur le sujet. C’est un terme un peu en vogue. Alors, est-ce que c’est parce que c’est un mot un peu à la mode que les gens s’identifient ? Est-ce que c’est quelque chose qui touche en réalité beaucoup de monde ? Est-ce que c’est une minorité ? Je ne sais pas. En tout cas, une chose est sûre, c’est que ça aide beaucoup de gens à prendre conscience qu’ils peuvent faire les choses différentes qui ont le droit de faire les choses différentes et, ne serait-ce que pour ça. C’est un concept super utile !

 

Gérald : On a besoin de se mettre des étiquettes et même quand on n’y arrive pas, il y a une étiquette pour ça maintenant !

 

Charlotte : C’est exactement ça ! Quand on dit « j’ai un profil atypique », ça met une étiquette sur le fait d’être atypique ! En plus, le terme atypique ne veut plus dire grand-chose. Ça t’aide toi à te définir, ou au contraire, à définir ce que tu n’es pas. C’est Émilie Wapnick, je crois, qui a dit en premier que tu peux aussi te définir par opposition. Quand je vois quelqu’un qui fonctionne totalement différemment, je me dis que je suis en fait l’opposé de ça. On dirait un peu la digression de Otis dans Mission Cléopâtre !! Mais il n’y a pas de bonne ou de mauvaise situation.

 

Gérald : Du coup, pour les personnes qui nous écoutent et qui sont justement dans une phase de questionnement et qui veulent quitter le job, que conseilles-tu ? Au moment où on se parle, on est mi-mai 2021. La période n’est pas forcément idéale. Elle est particulière, du moins. Et donc, du coup, avec la crise, il y a beaucoup de questionnements, de remaniements dans les boîtes, potentiellement des plans sociaux… Est-ce que c’est le moment de se lancer ? Ou au contraire, la conjoncture doit-elle être une variable à prendre en compte sur la situation qu’on vit aujourd’hui ?

 

Charlotte : Je pense qu’il y a un impact très pragmatique sur effectivement des licenciements, sur le fait que le marché de l’emploi est plus compliqué aujourd’hui. Mais il y a aussi un impact au niveau de l’énergie collective et émotionnelle. Le fait que tout soit changé, le fait qu’on ait une incertitude sur l’avenir, sur le fait qu’on se rend compte que notre manière de fonctionner peut s’arrêter, peut changer du jour au lendemain… C’est une prise de conscience importante, et je sais que depuis le début de cette crise-là, on a beaucoup de gens qui nous disent qu’avec ce qui se passe, le télétravail, les questionnements que ça génère, etc. qu’ils se sont rendu compte qu’ils n’étaient pas à leur place, que c’est le moment de faire changer les choses. Ça génère aussi beaucoup d’inquiétudes et donc de manque de sens. Donc, il y a beaucoup de gens qui ont envie de trouver du sens dans leur vie professionnelle parce que quand tout le reste est coupé, moins de vie sociale, moins d’activité, tu te rends compte que ton travail, c’est quand même une grosse partie de ta vie. C’est pour ça que je pense que c’est justement le bon moment pour se poser toutes ces questions plutôt que de se dire que c’est risqué et de remettre ça à plus tard. Au contraire, profite que tout soit chamboulé pour revenir à toi, surtout que le confinement, c’est aussi un moment de retour à soi-même. Le premier confinement qu’on a eu était une excellente occasion d’apprendre à se connaître. On a des témoignages de personnes qui ont trouvé un nouvel emploi depuis un an, même en pleine crise, parce que forcément, quand il y a une crise, il y a des destructions et des créations. Il y a forcément des opportunités et je pense que, justement, c’est un bon moment pour aiguiser sa curiosité et sa capacité à détecter les opportunités parce qu’il y en a nécessairement. Donc oui, c’est possible de trouver un job aujourd’hui. Oui, c’est possible de lancer un projet aujourd’hui. Là aussi, il y a des opportunités sur des secteurs où ce n’était pas forcément le cas avant : tout ce qui est santé, développement personnel, et je pense même à la décoration d’intérieur ! Ce sont des sujets qui sont porteurs aujourd’hui parce qu’on se retrouve plus centré là-dessus. Donc, c’est plus de se questionner sur les opportunités et de se dire comment passer à l’action sans prendre de risques majeurs. Effectivement, qui dit incertitude dit risque. C’est là que le principe du side project est utile. Donc oui, c’est le moment, à la condition de faire les choses proprement pour ne pas se mettre dans une situation difficile, pour ne pas rajouter d’angoisse, parce que je pense que pour beaucoup, c’est une période assez angoissante, surtout si tu as le malheur d’allumer une télévision ou d’écouter des infos. Donc autant ne pas rajouter une couche de stress et faire les choses de manière très sécuritaire. Donc, en conclusion, oui, c’est le moment, mais pas n’importe comment.

 

Gérald : Je ne sais pas si tu as les mêmes potes que moi ! Mais certains de mes potes ont tendance à dire que j’attends demain pour prendre une décision. J’attends de voir. C’est aussi ceux qui disent qu’ils auraient dû acheter du bitcoin à l’époque ! Ce sont ceux qui n’acceptent pas qu’aujourd’hui, on a moins d’informations que ce qu’on aura demain parce qu’en fait, il y aura toujours un demain à demain.

Je ne sais pas si on rentre dans le cadre de la procrastination. Je pense qu’il faut accepter qu’à certains moments, on ne sait pas. On ne sait pas si le projet sera viable demain, puisqu’on ne sait pas de quoi demain sera fait. Et donc, pour ça, il y a le concept de prototypage.

Et moi, je pousse tout le monde à lancer des prototypes de business parce qu’il vaut mieux passer une heure par jour sur son projet pendant un certain temps, voire s’il fonctionne ou si on se plante. Sur les premiers lancements de business, on perd toujours un à deux mois alors que tout est prêt pour appuyer sur le bouton.

 

Charlotte : Ça me fait penser à un proverbe chinois, je crois, qui dit que le meilleur moment pour planter un arbre, c’était il y a 20 ans. Le deuxième meilleur moment, c’est aujourd’hui. Et j’aime beaucoup ta phrase : « il y aura toujours un demain à demain ». En fait, si on attend que les étoiles soient alignées et que toutes les conditions soient prêtes, tous les feux soient au vert pour y aller :  c’est mort. Ça change tout le temps. C’est tellement mouvant. C’est comme la vie, quoi. Être en business, c’est pareil. Et si tu attends en permanence, c’est hyper frustrant. Il y a aussi une grosse frustration à ne pas passer à l’action. Donc, je suis entièrement d’accord avec toi !

 

Gérald : Moi, je suis deux fois papa et pour ça aussi, il n’y a jamais de bon moment. Donc voilà, vous vous en déduisez ce que vous voulez !

Si je veux commencer un projet en side, j’imagine que tu as une méthodologie un peu clef en main à nous donner ? As-tu des conseils à apporter en mode méthode douce ?

 

Charlotte : il y a plusieurs grandes étapes quand on veut lancer un projet. En tout cas, dans mon approche, il y a une phase d’introspection primordiale au tout début, mais qui ne doit pas durer dix ans. On a besoin de faire ce point avec soi-même. Qu’est-ce que tu veux ? Qu’est-ce que tu aimes faire ? Qu’est-ce que tu sais faire ? Quels sont les talents naturels que tu as ? Qu’est-ce qui est facile, en fait, pour toi, sur quoi as-tu envie de mobiliser ton énergie pour ton projet ? C’est important déjà d’avoir ce temps de bilan.

Ensuite, c’est de te dire OK à partir de toutes ces pistes que j’ai identifiées, à quel projet ça pourrait ressembler. Donc là, pour ça, il y a des outils, il y a des exercices pour arriver à faire émerger, à générer des idées de projets. Donc c’est là que le principe de l’Ikigai dont je parlais tout à l’heure s’applique, c’était ce principe d’avoir quelque chose que tu aimes faire, que tu sais faire, de voir qu’il y a un besoin sur le marché et que tu peux être rémunéré pour ça.

Donc il faut trouver des projets qui correspondent à ces quatre critères là. Ce que je recommande, c’est d’avoir plusieurs idées. Même si j’ai un peu l’impression de m’éparpiller, je vais avoir plein d’idées. À partir de là, une fois qu’on a cette liste d’idées, il faut en choisir une où tu vas mettre tout ton focus. Les autres, après, tu les oublies, mais juste tu te focalises sur une idée pour arriver à choisir.

Ça, c’est de se dire que ça va être l’idée qui a le plus de potentiel en termes de faisabilité, que ce n’est pas une usine à gaz. Tu sais que tu peux commencer à tester une idée quand il y a un potentiel de rentabilité.

L’étape d’après, c’est de te confronter directement au marché, d’aller parler à des personnes qui sont dans ta cible, que ce soit de l’approche quanti avec un questionnaire bien pensé. Je vois passer pleins de questionnaires qui sont mal faits et du coup, les résultats sont biaisés, les réponses ne sont pas qualitatives, il n’y a pas de y’a pas assez de datas, etc. Cette approche quanti est bien pour avoir des chiffres sur ce que tu attends, sur le besoin de ta cible. Pourquoi est-ce que ta cible ne trouve pas de solution alternative ? Qu’est-ce qu’elle attend ? Puis tu complètes avec une approche plus qualitative : avoir une dizaine ou une quinzaine de personnes au téléphone, en visio, autour d’un café pour pouvoir en discuter et prendre le temps d’avoir des réponses et d’arriver à rentrer un peu dans la tête des personnes qui sont dans ta cible.

Et l’avantage de ça, c’est que tu vas pouvoir confronter l’idée initiale à la réalité du marché. Il y a 99% de chance que tu te rendes compte que ce que tu avais en tête au départ, que la solution initiale que tu avais imaginée ne sera pas la solution idéale pour ta future cible. Il va donc falloir accepter de la faire pivoter, de l’adapter pour répondre à un besoin ou un désir réel. Vraiment, cette phase d’étude de marché est super importante, même si elle peut faire un peu peur. Et une fois que tu as fait ça, tu dis ok, je vais créer une offre sur un produit ou sur un service. Ça va être un prototype, bien sûr, et tu peux utiliser des cobayes qui seront tes premiers clients tests. Soit ils te payent un tarif un petit peu plus bas, préférentiel par rapport à ce que tu feras après ça, soit c’est gratuit. C’est juste pour qu’il te fasse un feed-back derrière. Et en fait, ces cobayes-là vont te permettre de tester les premières fonctionnalités de ton offre. Et c’est cette base qui va permettre de dire OK, ça tient la route, j’ai de bons résultats maintenant. Comment je peux passer à l’échelle supérieure en termes de ventes, de développement de l’activité ? Ça, c’est la suite. On passe à l’étape d’après, mais la toute base pour un side project, à mon avis, c’est ça.

 

Gérald : J’ai souvent cette question de comment optimiser son temps de la part de personnes qui veulent optimiser leur temps avant même de faire le projet. Est-ce que ça t’arrive ? Le fait de forcément devenir riche avec un produit, etc. Est-ce que tu as ce genre de problématique ?

 

Charlotte : Là, comme ça, ça ne me parle pas trop. Mais je vois le problème derrière. Il y a un peu une espèce de surcharge de contenu, de conseils en entrepreneuriat, etc. Et du coup, il y a beaucoup de gens qui ne se sont pas encore lancés et qui vont consommer des contenus sur l’entrepreneuriat plus avancés, où on parle d’optimiser son temps. On parle même d’équipe, on parle de scalabilité, on parle de plein de choses qui ne sont pas l’enjeu du moment pour eux. Il faut d’abord voir comment faire tes 1000 premiers euros. Ensuite, tu verras comment faire tes 100 000, puis ton million. Mais c’est vraiment graduel et les enjeux ne sont pas du tout les mêmes. Donc du coup, je pense que c’est mettre un peu la charrue avant les bœufs. Après, si tu te poses la question, mais qu’en parallèle, tu passes à l’action, tout va bien. Mais si tu ne fais que de te poser la question et que tu ne fais rien, là, c’est un problème.

 

Gérald : Je suis d’accord, c’est un peu ce que je ressentais par rapport aux témoignages que j’avais et les questions que j’avais de mon côté. Est-ce qu’il y a des erreurs assez récurrentes que tu observes dans les side projects qui échouent ?

 

Charlotte : Il y en a pas mal et c’est en lien avec ce que je disais. Le premier, c’est d’imaginer vraiment ton projet de manière très théorique, de rester dans ta tête et de te dire qu’à partir du moment où tu vas mettre cette idée sur le marché, elle a fonctionné. Et ça, c’est vraiment un gros écueil. La deuxième erreur à éviter, c’est ce que tu viens de dire. C’est ce côté perfectionniste de se dire : « tant que ce n’est pas parfait, je ne communique pas, je n’en parle pas parce que j’ai peur d’être jugée, parce que j’ai peur que ça ne marche pas ». Par exemple, je pense à des gens qui ont un blog ou un podcast web, ou qui font leurs produits artisanaux, peu importe, et qui ne vont jamais le montrer au monde tant que ce n’est pas nickel. Donc ils écrivent leurs articles, ils font leurs bougies de leur côté, mais il ne se passe rien du tout. Et donc ça, c’est le risque du perfectionnisme. Et ce qu’on leur dit toujours c’est : « mieux vaut fait que parfait », que c’est en te lançant que tu auras des retours et que tu pourras progresser.

 

Gérald : On en parle un peu tout à l’heure. Mais pour toi, pour lancer un projet, sauf cas particulier, on n’est pas forcément obligé de couper tous les ponts. On peut avoir une transition douce ? Qu’est-ce que tu conseilles par rapport à ça ?

 

Charlotte : Pour certaines personnes, couper les ponts peut être nécessaire dans certains cas, notamment quand tu es dans cette espèce de confort où il n’y a pas d’échéance, pas d’obligation, ça n’avance pas. Ça peut valoir le coup. Et notamment moi, j’ai remarqué que c’était le cas d’ailleurs pour certains clients. Quand on a un peu le couteau sous la gorge, par exemple le chômage qui s’arrête, un licenciement, on va trouver des solutions pour rapporter de l’argent avec un business beaucoup plus vite ! Donc oui, ça peut vraiment aider. Après, il y a d’autres personnes, c’est le contraire. Ça va créer tellement de stress et d’angoisse qu’elles n’ont pas l’énergie de développer le business. Donc ça, c’est vraiment en fonction de chacun. Moi, je sais que pour le coup, j’ai voulu tout de suite me rémunérer avec mon activité. J’avais le chômage, mais ça me permettait juste de payer mon loyer, mais je ne pouvais pas vraiment vivre avec ça, et je voulais super rapidement faire du chiffre en complément et surtout faire un chiffre complet qui remplace mon chômage parce que je détestais dépendre du chômage. Et comme je suis un petit peu stressée par l’avenir, je ne voulais pas attendre la dernière minute. Donc ça, c’est vraiment chacun qui fonctionne à sa manière.

Par rapport aux autres étapes : comment y aller ? Comment sécuriser ? Quand se lancer ? Ça va dépendre de l’énergie qui est prise par le job à côté. Parce que quand ton job te prend tout, que tu es à la limite du burn-out ou même en burn-out, clairement, il faut que ça s’arrête à un moment. Avec un arrêt maladie ou rupture conventionnelle, peu importe, mais il faut que ça s’arrête.

Mais sinon, dans la majorité des cas où on arrive à allouer quelques heures à son projet à côté, l’important c’est de définir le moment où je peux y aller. Par exemple, c’est un premier client, ou si je vois que j’ai une rentrée récurrente, par exemple 500 euros par mois. Là, ça veut dire que si vraiment je passe à plein temps, ce sera peut-être 2.000 euros, 3000 euros par mois. Donc l’idée, c’est d’arriver à avoir à la fois l’aspect plus émotionnel (comment je me sens et quelle énergie j’ai pour mon projet), et l’aspect très pragmatique d’un projet qui tient la route et qui est rémunérateur.

 

Gérald : Les KPI (Key Indicator Performance), il est très important de les définir avant. C’est un peu comme quand on négocie un salaire, ou qu’on négocie un prêt pour une maison, etc. Si on devient amoureux de la chose qu’on achète, forcément, on oublie un petit peu ce qu’on s’était fixé comme budget, comme KPI au départ, tout simplement.

Quel est le format aujourd’hui ? Qu’est-ce que tu proposes en accompagnement ? À quoi ressemble un cours ou un service ? Comment aides-tu les gens ?

 

Charlotte : On a des accompagnements format coaching et des accompagnements en format formation en ligne. C’est un programme qui se fait en ligne sur 3 mois. Je suis partie sur l’idée que quand tu es salarié, tu sais que ça va te prendre des heures à côté de ton boulot pour obtenir des résultats, mais pas trop pour que ça ne te fasse pas peur et que, justement, tu puisses tester sans trop de conséquences sur ta vie, sur ton boulot. Je pense que 4 mois, ce sera le max, alors ça bouge. Mais à l’heure actuelle, en tout cas, c’est vraiment 3 mois. Et sur ces 3 mois, c’est hyper balisé, très carré : chaque semaine, tu apprends quelque chose de précis et tu as des exercices très concrets à faire pour avancer petit à petit. Dans le programme, on a des mentors qui répondent à tous les exercices qui sont partagés par les membres d’une communauté privée où ils échangent entre eux.

Il y a un format aussi live master class en complément. C’est assez complet. Et l’idée, c’est vraiment qu’en 3 mois, c’est toute cette méthode de A à Z qui te permet d’avoir une richesse dans ton expérience pour voir à quoi ça ressemble de lancer un projet en trois mois.

 

Gérald : Tes mentors sont d’anciens élèves ?

 

Charlotte : Être mentor, c’est un gros boulot de correction, d’analyse, etc. Au début, je l’ai fait moi-même et ensuite, après la première session où deux membres en particulier se sont vraiment démarqués, et je me suis dit que pour la prochaine édition, j’aimerais que ce soit eux. Et donc, c’est devenu mes deux premiers mentors ! Ensuite, j’en ai recruté d’autres, parce que les anciens membres du programme sont passés par là, et savent ce que ça fait de passer par là. Parce que tu ne peux pas deviner les difficultés et les peurs qu’il y a, si tu n’as pas vécu. Comme moi, le fait que j’ai posé ma dem, c’est ça qui fait que je peux aussi en parler en connaissance de cause. Ce sont des anciens qui ont cette fibre-là et c’est trop chouette parce que du coup, les nouveaux membres peuvent s’identifier et sont admiratifs de voir qu’ils sont passés de l’autre côté.

 

Gérald : Ils sont validés en fait, ils sont passés par l’usine Pose ta Dem’ !

 

Charlotte : C’est ça ! Ils ne sont pas forcément à plein temps là-dessus. Je pense notamment à une personne de mon équipe avec qui je travaille depuis un bon moment en toute confiance. Elle a posé sa dem très récemment, mais elle a eu des jobs salariés en parallèle. Elle a eu d’autres activités, d’autres projets. Donc ce sont aussi des gens qui passent par différentes activités.

 

Gérald : Et ton livre ? Tu peux nous pitcher un petit peu l’idée ?

 

Charlotte : Il s’appelle Pose ta Dem’, on reste en totale cohérence ! Et l’idée de ce livre, la façon dont je l’ai pensé, c’est que tu le vois sur l’étagère à la FNAC et tu dis c’est marrant, mais justement, mon job, j’en ai marre. Alors tu prends le livre à la fin, quand tu fermes la dernière page tu te dis OK, c’est décidé, je peux poser ma dem !

Et même si tu ne poses pas ta dem, parce que c’est un peu provoc, et qu’en réalité, on veut une rupture conventionnelle (mais Pose ta Rupture Conventionnelle, ce n’est pas très sexy comme nom !). Au moins, tu dis que c’est possible et il y a vraiment eu ce déclic. Tu réalises que c’est accessible et que tu sais comment t’y prendre. Un peu comme le livre pour arrêter de fumer, la méthode d’Allen Carr. L’idée, c’est que quand tu fermes ce bouquin, tu éteins ta dernière cigarette et c’est terminé. Et je me suis dit Ben, je veux que le livre Pose ta Dem’ fasse exactement le même effet aux gens qui le lisent. C’est qu’à la fin, ils posent leurs dem et font autre chose. Le livre sort la semaine prochaine, donc j’espère qu’on atteindra l’objectif ! C’est vraiment une compilation de la méthode Pose ta Dem’ avec aussi bien ce côté méthode hyper structurée et hyper balisée pour ne pas partir dans tous les sens, mais aussi le côté aussi très concret, pratique, avec des exercices et des réflexions que tu dois faire. On a aussi publié une quarantaine de témoignages de convertis, que ce soit en emploi, entrepreneuriat… Il y a vraiment des profils hyper différents et c’est vraiment ça la richesse du livre. Donc, j’espère que ça va plaire aux futurs lecteurs !

 

Gérald : Super ! Je n’ai pas de doute là-dessus ! Du coup, tu ne sais ce que tu feras dans 20 ans, mais la prochaine étape, après le livre, c’est quoi pour toi ?

 

Charlotte : La prochaine étape ? Déjà, ce n’est pas de réécrire un livre, ça, c’est clair ! C’est plus de capitaliser sur les fruits de ce livre parce que, mine de rien, comme toute la première partie de Pose ta Dem’ est faite, je vois vraiment le livre comme un accomplissement. J’ai vraiment conçu une méthode, un mouvement, et ça se concrétise dans ce livre. Et du coup, l’après, c’est de vraiment de faire ça, mais fois 10, de toucher 10 fois plus de monde, de faire fois 10 sur l’entreprise, et que le mouvement prenne une vraie ampleur, en fait. Donc, ce n’est pas forcément dans la manière de faire que ça va être différent, mais dans le volume que ça va représenter.

 

Gérald : C’est ambitieux ! Au quotidien, à titre perso ou pro, est-ce que tu as une sorte de mentor, un personnage qui t’inspire plus qu’un autre, un alter ego… ?

 

Charlotte : C’est super compliqué pour moi de répondre à cette question parce que je n’ai pas une figure à laquelle je m’attache et en général. Mais il y a le livre de Tim Ferriss : la tribu des mentors. D’ailleurs, je l’ai sous les yeux ! C’est un livre que j’adore parce qu’en fait, pour le coup, tu as tellement de retours différents, de perceptions différentes que ça, et ça me plaît. Pour ceux qui ne connaissent pas ce livre, Tim Ferriss qui a interviewé je ne sais plus combien de personnes, énormément, avec systématiquement les mêmes questions. Ça peut être aussi bien des acteurs que des entrepreneurs que des scientifiques… il y a vraiment de tout ! Il les interroge de la même manière, et tous ont des réponses très différentes. Ça peut être de délivrer le message qu’ils aimeraient faire passer à la terre entière, expliquer comment ils arrivent à se défouler et aller mieux quand ils ne vont pas bien… Ce sont vraiment des questions très variées et j’adore ça parce que plutôt que de t’identifier à juste une personne, tu as toute une variété qui te plait.

 

Gérald : Et, si tu pouvais maîtriser une expertise très pointue en un claquement de doigts, tu penses que ça serait quoi ?

 

Charlotte : À mon avis, celle qui me plait le plus et qui rapporterait le plus, ce serait le copywriting où je suis plutôt bonne, mais je ne suis clairement pas à un niveau de maîtrise absolue. Et si j’avais cette compétence-là à fond, ce serait la folie !

 

Gérald : C’est un sujet sur lequel tu vas te concentrer ?

 

Charlotte : C’est déjà le cas. Je suis en train de chercher à progresser et je m’entoure bien là-dessus. Et il faut que ça bouge, parce que j’ai vraiment de bonnes bases, mais sans être à 100 % du potentiel. Et l’avantage du copywriting, c’est que ça peut vraiment, je pense, faire des miracles pour Pose ta Dem’. Et si jamais je veux lancer d’autres choses plus tard, c’est le genre de compétences qui une fois qu’elle est maîtrisée te permet d’être en sécurité et de progresser.

 

Gérald : Et du coup, le KPI pour ce bouquin, c’est quoi ?

 

Charlotte : C’est que c’est un bestseller ! Et un bestseller, c’est au moins dix mille exemplaires vendus. Donc, écoute, on peut se retrouver au bout d’un an pour voir un peu les résultats, parce que quand c’est en librairie, c’est très compliqué à suivre. C’est un peu une frustration pour moi, j’ai du mal à mettre toute mon énergie dans le lancement du livre. Ce n’est pas comme je le ferais pour un lancement de programme parce qu’en termes de suivi des résultats, c’est beaucoup plus flou. C’est beaucoup plus long. C’est un truc que je dois travailler sur moi. Je me suis rendu compte que sur un projet, si je n’ai pas de résultat là, maintenant, j’ai du mal à me motiver. Donc l’idée, c’est de faire 10000, mais je ne le saurai pas demain. Donc on peut en discuter dans un an et je pense que c’est un bon apprentissage aussi : la patience dans ce projet !

 

Gérald : C’est noté ! Où est-ce qu’on peut te retrouver ? Où est-ce qu’on peut poser sa dem ?

 

Charlotte : Partout ! Tu mets Pose ta Dem’ et tu me trouves. Tu as le site posetadem.com, le livre Pose ta Dem’, le podcast, le compte Instagram, le groupe privé Facebook.

 

Gérald : OK, super, merci beaucoup ! J’ai limite envie de redevenir salariée pour reposer ma dem !

 

Charlotte : Mission accomplie pour moi !

 

Gérald : Bon, super, merci beaucoup et à bientôt !

 

Charlotte : Merci à toi et à plus tard !